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EACEA National Policies Platform:Eurydice
Directives pédagogiques ≥ 2.5 ans

Belgium - French Community

4.Éducation et accueil des jeunes enfants

4.5Directives pédagogiques ≥ 2.5 ans

Last update: 28 March 2024

Documents de pilotage

Dans le cadre de la réforme du Pacte pour un Enseignement d’excellence, l’ensemble des contenus d’apprentissages des élèves de la 1e maternelle à la 3e secondaire a été revu pour définir un nouveau « tronc commun » reposant sur huit domaines d’apprentissages, et des savoirs et des compétences adaptés au 21e siècle, et remplaçant progressivement les Socles de compétences qui étaient utilisés depuis 1997.

Un des éléments clé du renforcement de la qualité de l’enseignement maternel visé par la réforme du Pacte a consisté à doter ce niveau d’enseignement d’un « référentiel », soit un cadre d’apprentissage commun et obligatoire pour tous les élèves.  Depuis la rentrée scolaire de septembre 2020, ce référentiel appelé "Référentiel des compétences initiales" balise les compétences que chaque élève doit acquérir à l’issue de son parcours dans l’enseignement maternel.  Ce référentiel est d’application pour les trois années du niveau maternel et s’impose à toutes les écoles organisant le niveau maternel.

Le Guide des référentiels de compétences initiales a été conçu par un groupe rédactionnel composé de représentants du Service général de l’inspection, des pouvoirs organisateurs – conseillers pédagogiques, membres des directions ou enseignants de terrain – de représentants de la Direction générale du pilotage du Système éducatif et d’experts académiques.
Il est utile de préciser qu’en Communauté française, les référentiels sont adoptés par le Parlement et constituent à ce titre des « contrats officiels » avec la société : il y est précisé ce que la société considère comme devant être appris par tous, aux différents paliers de la scolarité.  Les programmes d’études, quant à eux, sont de la compétence des pouvoirs organisateurs.  Ils doivent est conformes aux référentiels et doivent être approuvés par le gouvernement. Les programmes portent sur les méthodes pédagogiques, celles-ci étant définies de manière autonome par les pouvoirs organisateurs. À condition de respecter les prescriptions du Code en matière d’horaire des élèves et de jours de classe, chaque pouvoir organisateur jouit de la liberté d’aménager ses horaires, et sous réserve d’approbation par le Gouvernement en vue d’assurer le niveau des études, d’élaborer ses programmes.  Le contrôle du niveau des études comprend notamment la vérification du respect des référentiels.
Depuis 2019, une nouvelle gouvernance du système éducatif est mise en place, dans le cadre de laquelle chaque école est tenue d’élaborer un « plan de pilotage ». Celui-ci est établi par l’équipe éducative, sur la base d’un diagnostic collectif, et dans la perspective de contribuer à l’amélioration de sept indicateurs clés en matière de qualité du système éducatif (résultats des élèves, réduction du redoublement, climat scolaire…). Au terme d’un processus de discussion entre l’école et l’Administration générale de l’Enseignement, le plan de pilotage proposé par l’école, devient le contrat d’objectifs de l’école pour une durée de 6 ans. Le contrat d’objectifs précise les objectifs-clés de l’école et les actions prioritaires qu’elle entend mettre en place. Il est évalué chaque année par l’école et fait l’objet d’une évaluation intermédiaire par l’Administration au bout de trois ans. 
Les classes maternelles sont évidemment visées dans ce processus et certains objectifs et actions des écoles les concernent tout particulièrement.
Toute école dispose également d’un projet d’école qui présente les priorités éducatives et pédagogiques de l’équipe éducative.

Domaines d'apprentissage et de développement

La priorité du référentiel des compétences initiales est mise sur le développement psychomoteur, intellectuel, artistique, social et affectif de l’élève. Il détaille les apprentissages visés en matière : 

  • de développement de l’autonomie, de la créativité, de la pensée ; 
  • de maitrise de la langue et de la culture scolaires ; 
  • d’approche de la lecture et de différentes initiations artistiques ; 
  • des premiers d’outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde. 

Ce référentiel des compétences initiales définit le « quoi » et le « quand » apprendre à l’école maternelle dans les 7 domaines du nouveau tronc commun. Il présente de manière progressive, sans classement hiérarchisé, les différentes composantes de ce qui doit être construit à cette étape de la scolarité, tout en évitant une « primarisation précoce ». En effet, l’école maternelle doit respecter les étapes du développement global de l’enfant. Il n’est donc pas souhaitable de lui soumettre trop tôt des apprentissages formels. Une progression est présentée, mais sans spécificité particulière pour tel ou tel groupe d’âge.

Un des domaines d'apprentissage est celui de la familiarisation de l'enfant au statut d'élève et à la culture scolaire, sachant que ce processus peut être plus ou moins aisé selon l'origine socioculturelle de la famille, son degré de proximité avec les codes de l'école et la fréquentation préalable par l'enfant d'un milieu d'accueil. Il s'agit d'un enjeu essentiel pour enrayer la transformation des inégalités sociales en inégalités scolaires.

L’apprentissage des langues modernes se trouve également renforcé dans le cadre des nouveaux référentiels. Les élèves de l’enseignement maternel bénéficient depuis septembre 2020 d’une période par semaine  destinée à l’Éveil aux langues.  Cette période dédiée à l’Éveil aux langues vise une ouverture à une diversité de langues. En ce sens, il ne porte pas uniquement sur les langues traditionnellement enseignées dans les écoles en Communauté française. Ainsi, parallèlement à sa dimension linguistique, l’éveil aux langues permet de s’ouvrir progressivement à d’autres cultures, contribuant à la visée d’une société davantage tolérante et ouverte.

Approches pédagogiques

Les textes officiels imposent ou recommandent certaines pratiques à l’ensemble des établissements scolaires.

Un nouvel outil, le DAccE (Dossier d’Accompagnement de l'Élève) sera introduit en septembre 2023 pour les élèves de la 1re maternelle à la 4ème année primaire dans l’enseignement ordinaire. Dans l’enseignement spécialisé, il le sera pour les élèves de maternelle et de maturité 1. Le DAccE sera ensuite étendu progressivement à tous les élèves du tronc commun inscrits dans de l’enseignement obligatoire ordinaire et spécialisé.
Le DAccE (Dossier d’Accompagnement de l'Élève) est un outil-clé du nouveau tronc commun mis en œuvre dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence. Le tronc commun vise à généraliser l’approche « évolutive » de la difficulté d’apprentissage pour qu’elle bénéficie à tous les élèves qui en ont besoin. Concrètement, chaque élève bénéficie d’un suivi et d’un accompagnement personnalisé qui permettent d’accorder une attention plus soutenue et plus adaptée à chaque élève. Si l’élève rencontre des difficultés et qu’elles persistent, le soutien est accru. La fonction du DAccE est de permettre l’identification des difficultés persistantes, le suivi des soutiens mis en place, leur évaluation et les ajustements apportés. Le DAccE est donc conçu pour permettre le suivi du parcours et la continuité des apprentissages par les équipes éducatives. Il est également accessible aux parents et leur permet de dialoguer avec l’équipe éducative en suivant au plus près les besoins de leur enfant.

Le DAccE est un outil numérique. Il est individuel et accompagnera tous les élèves de la maternelle à la fin des années du secondaire, dans l’enseignement ordinaire et spécialisé, même en cas de changement d’établissement scolaire ou de passage à un autre niveau.

Deux premiers volets sont alimentés pour tous les élèves : des données administratives (identification, données de contact des parents,…) et le parcours scolaire (années suivies et établissements fréquentés, certifications obtenues). En revanche, un troisième volet relatif au suivi pédagogique ne sera complété que pour les élèves pour lesquels des difficultés persistantes, voire un trouble sont constatés. Ce volet comprend notamment un « bilan de synthèse » reprenant d’une part les difficultés persistantes observées chez un élève, d’autre part les actions de soutien visant à les surmonter. Ces difficultés peuvent concerner différents aspects des apprentissages : cognitifs, langagiers, etc. Le bilan de synthèse permet aussi d’indiquer les forces de l’enfant sur lesquelles les enseignants peuvent s’appuyer. Les écoles utiliseront des formulations harmonisées et communes pour remplir le DAccE. Le DAccE ne contient ni résultats d’évaluation ni information disciplinaire : le DAccE n’est ni un bulletin ni un journal de classe. Un quatrième volet est prévu pour l’activation de différentes procédures liées au parcours scolaire, notamment les procédures de demande de maintien.

 

Bien que les approches pédagogiques soient du ressort des pouvoirs organisateurs, le référentiel des compétences initiales pose un certain nombre de préconisations méthodologiques en accord avec le public auquel s’adresse ce document légal : l’importance du jeu comme modalité essentielle d’apprentissage dans le développement de l’enfant est mise en avant. Les activités de jeu pensées, préparées et encadrées par l’enseignant favorisent chez les apprenants, l’intérêt, l’engagement actif, la motivation intrinsèque, l’autonomie et l’attention. Le professionnel encourage ainsi l’exploration, stimule le développement global et offre un contexte signifiant pour apprendre. De plus, pour que le jeu soit un apport dans les apprentissages, il est indispensable que l’enseignant aide les élèves à conscientiser et structurer les savoirs et savoir-faire en construction.
Les situations d’apprentissages doivent également s’appuyer sur les modalités que pratique l’enfant et que sont l’expérimentation, l’entrainement, et l’imitation comme modes d’appropriation, les opérations de mémorisation, ainsi que le questionnement dans le cadre de la résolution de problèmes.  

La psychomotricité et le rapport au corps ainsi que les activités artistiques et culturelles sont également essentiels au développement de l’enfant, car à la base de l’action et de l’expression, du développement de la créativité et de l’imaginaire. 
Les besoins d’apprentissage liés plus directement au développement intellectuel de l’enfant doivent également être privilégiés. Le développement des premiers outils d’expérimentation, de structuration et de catégorisation, mais aussi l’exploration du monde, animal et végétal, ainsi que le rapport au temps et à l’espace représentent des enjeux importants. Dans ce cadre, plusieurs dispositifs peuvent dès lors être mis en place dans l’environnement  de l’élève tels que: la bibliothèque qui permet de travailler la langue orale et écrite; le coin mathématique où les élèves, par la manipulation de matériels appropriés, reçoivent un apprentissage dans le domaine des nombres et opérations, des solides et figures,...; le coin «sciences» qui permet d’effectuer des expérimentations, d’observer la vie des plantes ou de certains animaux,...

On recommande également d’étudier les possibilités que comporte un usage pertinent des outils numériques et leur découverte, notamment en vue de fournir des approches plus personnalisées et capables de répondre à un large éventail d’aptitudes. 
La diversité des situations d'apprentissage proposées en interdisciplinarité dès le début du maternel est le garant d'une base solide sur laquelle s'appuieront les apprentissages ultérieurs. 
Depuis la rentrée scolaire 2020, la brochure « Éveil aux langues Balises de progression et ressources pédagogiques de M1 à P2 » offre à chaque enseignant(e) une aide à la mise en œuvre de l’éveil aux langues en proposant d’une part, un parcours d’apprentissage, et, d’autre part des pistes didactiques et des ressources pédagogiques à pratiquer avec les élèves, ainsi que de multiples liens internet vers des activités adaptées à l’âge et aux intérêts de ces mêmes élèves.

Évaluation

Pour les 2,5 ans – 5 ans, le référentiel des compétences initiales explicite les repères en matière d’apprentissages visés, en tenant compte des étapes de développement de l’enfant. L'évaluation positive est encouragée et repose sur une observation attentive au cours de laquelle l'enseignant cherche à identifier son évolution et ses progressions et garde des traces de ces observations.
Une attention particulière est portée à la démarche diagnostique positive, telle que préconisée, par exemple, dans le projet « Décolâge! », visant à valoriser les forces des élèves (sans en cacher les faiblesses) afin d'établir un climat d'apprentissage positif où l'élève prend confiance en lui, et constituant un moyen d'action pour favoriser la réussite des élèves. 
Depuis le décret du 14 juillet 2015, le maintien en 3e maternelle ne peut plus avoir lieu que pour des motifs exceptionnels et après avis du chef d’établissement et du Centre psycho-médico-social (CPMS).  L’équipe éducative est tenue de mettre en œuvre des pratiques de différenciation et une pratique de l’évaluation formative et ce tout au long du tronc commun, afin de permettre à l’élève de progresser à son rythme dans les différents contenus d’apprentissage et ce, dès l’enseignement maternel. 
Afin de soutenir la réussite de tous les élèves, le dispositif du nouveau tronc commun   prévoit, pour les élèves en difficultés persistantes, la mise en place de dispositifs de différenciation et d’accompagnement personnalisé, dont la mise en place et le suivi devront être assurés sur la base d’un outil spécifique propre à chaque l’élève : le « dossier d’accompagnement de l’élève ».

Transition vers l’école primaire

Le référentiel des compétences initiales vise à assurer la transition harmonieuse entre l’enseignement maternel et l’enseignement primaire.  Les référentiels suivants ont, à ce titre, veillé à une bonne articulation entre le niveau maternel et primaire. 
Plus globalement, la réforme visant au renforcement de la qualité de l'enseignement maternel mène une réflexion approfondie sur les transitions pré-scolaire-maternel, d’une part, et maternel-primaire, d’autre part.
Par ailleurs, on rappellera que les écoles organisant l’enseignement fondamental définissent, dans le projet d’école, les moyens qu’elles mettent en œuvre pour faciliter la transition entre l’enseignement maternel et l’enseignement primaire.