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Enseignement et apprentissage au niveau primaire

Belgium - French Community

5.Enseignement primaire

5.2Enseignement et apprentissage au niveau primaire

Last update: 28 March 2024

Programme d'études, matière et nombre d'heures

Les matières fixées par la loi

Le Décret-missions (24 juillet 1997) ne définit pas des matières, mais des domaines dans lesquels s'inscrivent les compétences à développer: la priorité doit être accordée à l'apprentissage de la lecture centrée sur la maîtrise du sens, à la production d'écrits et à la communication orale ainsi qu'à la maîtrise des outils mathématiques de base dans le cadre de la résolution de problèmes.

Les autres activités éducatives qui font partie de la formation commune obligatoire : l’éducation physique et à la santé, l’éveil aux langues en première et deuxième primaire, l’apprentissage des langues modernes de la troisième à la sixième année, l’éducation culturelle et artistique, le français, les mathématiques, les sciences, la formation manuelle, technique, technologique et numérique, la formation historique, géographique, économique et sociale, l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté, et les cours philosophiques.

Dans ce cadre, les référentiels du tronc commun distinguent huit domaines d’apprentissage.  Cinq domaines spécifiques : français, art et culture ; langues modernes ; mathématiques, sciences et techniques ; sciences humaines, éducation à la philosophie et la citoyenneté, religion ou morale ; éducation physique et à la santé. Et trois domaines transversaux : créativité, engagement et esprit d’entreprendre ; apprendre à apprendre et à poser des choix ; apprendre à s’orienter.

Les programmes d'études sont de la compétence des pouvoirs organisateurs, mais ils doivent permettre d'atteindre les attendus des nouveaux référentiels du Tronc commun.

Le temps à consacrer à chaque matière

Dans l'enseignement primaire, l'horaire hebdomadaire des élèves comprend 28 à 29 périodes de cours (de 50 minutes). Dans ce volume, 2 périodes d'éducation physique et à la santé (y compris la natation) doivent obligatoirement être organisées chaque semaine de la première à la quatrième année et 3 périodes en cinquième et sixième années, ainsi que 2 périodes de cours philosophiques, et de 0 à 5 périodes de cours de langue moderne (selon l'année d'études et la zone géographique – voir ci-dessous). A ces périodes s'ajoutent les cours et activités relatifs aux autres matières, dont la proportion de temps à consacrer à chacune de celles-ci est indicative.

Les cours de langues modernes autres que le français

En vertu du Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, l'apprentissage d'une première langue étrangère est obligatoire dans toutes les écoles à partir de la 3e année primaire. Elle y est enseignée à raison de 2 périodes par semaine en Wallonie. Dans la Région de Bruxelles-Capitale et dans les communes bilingues, dites « à statut linguistique spécial », les élèves bénéficient de 3 périodes de langue par semaine en 3e et 4e années primaires et de 5 heures par semaine en 5e et 6e années. Cet enseignement peut comprendre des exercices de récapitulation des autres matières du programme. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, la première langue étrangère est le néerlandais. Dans les communes wallonnes dites "de la frontière linguistique" (Comines-Warneton, Mouscron, Flobecq et Enghien), la première langue étrangère est également le néerlandais. Dans les communes de Malmédy, Waimes, Baelen, Plombières et Welkenraedt, la première langue étrangère peut être le néerlandais ou l'allemand. Un régime spécial est prévu pour les communes de la périphérie bruxelloise. Dans le reste de la Wallonie, les écoles peuvent au choix proposer du néerlandais, de l’anglais ou de l’allemand aux élèves. L’élève s’engage alors dans l’apprentissage de la langue moderne qu’il a choisie et conservera ce choix jusqu’en fin de troisième secondaire.

L’immersion linguistique et en langue des signes

Sur autorisation du gouvernement pour l'enseignement organisé par la Communauté française ou à l’initiative du pouvoir organisateur pour l'enseignement subventionné, une école ou une implantation peut, à certaines conditions, dispenser certains cours dans une langue moderne autre que le français ou dans la langue des signes, en organisant un apprentissage par immersion dans une des langues autorisées.

Le décret du 11 mai 2007 réglemente l’enseignement en immersion. Une école fondamentale qui organise de l'apprentissage par immersion offre la possibilité de suivre cet apprentissage soit durant la dernière année de l'enseignement maternel et les six années de l'enseignement primaire, soit durant les quatre dernières années de l'enseignement primaire. Dans une école primaire qui n’organise pas le niveau maternel, l’apprentissage en immersion peut débuter en 1re année.

 

Les cours sont dispensés dans la langue cible à concurrence de 8 à 21 périodes de la 3e maternelle à la 2e primaire. De la 3e à la 6e primaires, l’horaire dépend de l’année d’études à laquelle l’immersion a débuté :

  • Elèves ayant entamé l'immersion en 3e maternelle ou en 1re primaire : Lorsqu'une partie de la grille horaire hebdomadaire est consacrée à l'apprentissage par immersion, cette partie couvre au moins 8 périodes et au plus 18 périodes ;
  • Elèves ayant entamé l'immersion en 3e primaire : Lorsqu'une partie de la grille horaire hebdomadaire est consacrée à l'apprentissage par immersion, cette partie couvre au moins 12 périodes et au plus 18 périodes.

L'apprentissage par immersion poursuit les objectifs suivants :

  • en ce qui concerne les cours et activités pédagogiques assurés dans la langue de l'immersion, la maîtrise des compétences définies dans les référentiels du tronc commun ;
  • en ce qui concerne la langue de l'immersion, la maîtrise des compétences liées à la communication orale et écrite dans cette langue définies dans les référentiels du tronc commun.

Lorsqu'une école ou une implantation d'école organise l'apprentissage par immersion, cette caractéristique est mentionnée dans le projet d'établissement. L'inscription dans l'apprentissage par immersion ne peut être soumise à aucune sélection préalable.

Eveil aux langues

Dans le cadre du Pacte d’excellence, pour définir le parcours des apprentissages du nouveau tronc commun, des connaissances et des compétences jugées essentielles ont été identifiées. Parmi celles-ci, une grande attention a été accordée à l’apprentissage des langues, que ce soit pour leurs apports en termes d’ouverture au monde ou de possibilités d’insertion socio-professionnelle. C’est pourquoi le tronc commun prévoit le renforcement de l’apprentissage des langues modernes en démarrant l’enseignement d’une première langue moderne dès la 3e primaire et d’une seconde langue moderne en 2e secondaire, au sein de toute la Communauté française. C’est pourquoi, en amont, depuis la rentrée 2020 est prévu que l’enseignant(e) titulaire, de la 1re maternelle à la 2e primaire, exerce ses élèves à l’Éveil aux langues à raison d’une période par semaine. (Cette période pouvant être fractionnée).

L’Éveil aux langues vise une ouverture à une diversité de langues. En ce sens, il ne porte pas uniquement sur les langues traditionnellement enseignées dans les écoles en Communauté française. Ainsi, parallèlement à sa dimension linguistique, l’éveil aux langues permet de s’ouvrir progressivement à d’autres cultures, contribuant à la visée d’une société davantage tolérante et ouverte.

Depuis la rentrée scolaire 2020, la brochure « Éveil aux langues Balises de progression et ressources pédagogiques de M1 à P2 » offre à chaque enseignant(e) une aide à la mise en œuvre de l’éveil aux langues en proposant d’une part, un parcours d’apprentissage, et, d’autre part des pistes didactiques et des ressources pédagogiques à pratiquer avec les élèves, ainsi que de multiples liens internet vers des activités adaptées à l’âge et aux intérêts de ces mêmes élèves.

Cette brochure se veut un complément aux référentiels des compétences initiales, aux référentiels disciplinaires du tronc commun et au référentiel des langues modernes.

Les cours philosophiques et religieux

Chaque enfant soumis à l'obligation scolaire a le droit de recevoir, à charge de la Communauté, une éducation morale ou religieuse. Dans chaque implantation, un cours est organisé dès qu'un élève s'y inscrit, conformément au Pacte scolaire (loi du 29 mai 1959). L'horaire hebdomadaire de chaque élève comprend deux périodes de religion ou deux périodes de morale. Le maître de morale est un membre du personnel chargé du cours de morale, tandis que le maître de religion est un ministre ou un délégué d'un ministre d'un des cultes reconnus.

 

Depuis 2015, un Décret instaure un mécanisme de dispense pour les cours de religion et de morale non confessionnelle, dans le cadre de l’Encadrement pédagogique alternatif.

 

Par enseignement de la religion, il faut entendre l'enseignement de l’une des cinq religions reconnues (catholique, protestante, israélite, islamique ou orthodoxe) et de la morale inspirée par cette religion. Les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu'à la fin de l'obligation scolaire, le choix entre l'enseignement d'une des cinq religions reconnues, celui de la morale non confessionnelle, et celui de l’Encadrement pédagogique alternatif. Ce choix est effectué par déclaration signée par les parents, le tuteur ou la personne à qui est confiée la garde de l'enfant.

 

A partir du 1er septembre 2016 pour les établissements de l'enseignement primaire qui offrent le choix entre les différents cours de religion ou de morale non confessionnelle, au moins une des deux heures consacrées à ces sujets devra être consacrée à un cours de philosophie et de citoyenneté. Ce cours fait partie de la formation obligatoire. Dans les autres établissements, le contenu et les objectifs du cours de philosophie et de citoyenneté doivent être acquis de manière transversale.

Le développement corporel

La place accordée à l'éducation corporelle répond au souci d'assurer un équilibre entre les différentes activités scolaires et une utilisation optimale de l'éducation physique et sportive au sein d'une éducation globale. L'école doit offrir un éventail d'activités où chacun peut opérer des choix. Le droit à la différence doit être reconnu à chaque enfant pour ses aptitudes physiques. Le cours d'éducation physique et à la santé comprend deux à trois périodes hebdomadaires. Il s’inscrit dans une perspective de développement global de l’élève en visant le déploiement de l’efficience motrice et sociomotrice, mais aussi de connaissances, d’habiletés et d’attitudes permettant une gestion correcte de sa santé et de son bien-être. Il constitue une réponse à une société de plus en plus sédentaire, y compris dans les loisirs. Au travers du plaisir du mouvement, un des défis du cours d'éducation physique et à la santé est de permettre aux élèves d’acquérir un ensemble d’outils visant à adopter un mode de vie sain et actif dans et en dehors de l’école tout au long de leur vie. Le cours d'éducation physique et à la santé participe à l’épanouissement personnel en amenant l’élève à intégrer dans l’action, les valeurs d’engagement, de solidarité, d’égalité, de respect de soi et des autres dans leurs différences.

L'éducation aux médias

La télévision et les médias sont une source d'enrichissement, de connaissances, d'ouverture aux autres et sur le monde et font partie intégrante de la vie des jeunes. Il convient donc d'en tirer parti et d'en faire un facteur positif de l'éducation. Au-delà de cette utilisation de l'audiovisuel comme moyen d'enseignement, deux objectifs plus importants se dégagent: d'une part, apprendre à être un spectateur actif, un explorateur autonome et un acteur de la communication médiatique et d'autre part utiliser l'image audiovisuelle comme une véritable technologie au service de l'intelligence.

 

Les écoles primaires ont eu la possibilité de recevoir un centre cyber-médias, et de se raccorder à l'Internet en bénéficiant d'un tarif préférentiel, mais aucun cours n'est spécifiquement orienté vers l'utilisation de ce type de matériel.

Une brochure d’éducation aux médias permet de lister, dans les référentiels, tous les attendus qui peuvent se rapporter à de l’éducation aux médias.

La Formation manuelle, technique, technologique et numérique

Parmi les disciplines spécifiques prévues dans la grille horaire des élèves, on retrouve, de la 1re primaire à la 3è secondaire, la « Formation manuelle, technique, technologique et numérique ». Lors de ce cours, les élèves sont amenés à produire des réalisations concrètes mettant en valeur des gestes de la vie quotidienne ou professionnelle. Ces réalisations, source de motivation et de plaisir d’apprendre, sont autant d’occasions d’observer, d’expérimenter, de découvrir, de questionner, de réfléchir individuellement ou collectivement, de poser des gestes techniques, de développer sa créativité. Les affinités révélées peuvent contribuer à la construction d’un projet personnel d’orientation. Ses réalisations concrètes offrent à l’élève l’occasion de mettre en avant de nouvelles ressources et habiletés, et de développer d’autres aptitudes. Cette approche a aussi pour vocation d’améliorer ses représentations des métiers manuels, techniques, technologiques et numériques et d’ouvrir ceux-ci à toutes et à tous.
Le développement de connaissances, d’habiletés, de compétences concourt à rendre l’élève de plus en plus autonome, capable de poser des choix avisés qui prennent en compte les impacts individuels, sociaux, économiques et écologiques. Les apprentissages passent également par la prise de conscience des risques et des dangers liés à l’environnement de travail.

PECA

Le Décret portant les livres 1er et 2 du Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, et mettant en place le tronc commun du 03/05/2019 instaure le parcours d'éducation culturelle et artistique, en abrégé PECA. Il a pour objectif de permettre à chaque élève, dans une optique de démocratisation culturelle et de développement culturel :

  1. d'accéder à la vie culturelle, de rencontrer des œuvres, des artistes et des pratiques culturelles, et de fréquenter des lieux culturels ;
  2. d'acquérir des savoirs, des connaissances et des compétences en matière culturelle et artistique, dans une perspective de développement de l'esprit critique et de l'expression personnelle ;
  3. d'expérimenter des pratiques culturelles et artistiques, individuelles et collectives, et de prendre une part active dans la vie culturelle ;
  4. d'accéder et de participer à la diversité des vies culturelles et artistiques et de se familiariser avec des expressions culturelles provenant de différents horizons, exprimant différentes représentations du monde.

Le parcours d'éducation culturelle et artistique contribue également :

  1. à la lutte contre l'échec scolaire par la diversification des pratiques pédagogiques ;
  2. à sensibiliser les acteurs de l'enseignement sur l'intérêt d'une démarche culturelle et artistique, continue et plurielle dans sa diversité d'expression et sa dimension interdisciplinaire ;
  3. à renforcer et à valoriser les collaborations entre les opérateurs culturels et les acteurs de l'enseignement.

EVRAS

En vertu de l’article 1.4.1-2 du Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, « la Communauté française, les pouvoirs organisateurs et les équipes éducatives veillent (…) à ce que l’école éduque au respect de la personnalité et des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique, à la vie relationnelle, affective et sexuelle et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école ».
Tout d’abord, avec les nouveaux référentiels du tronc commun, chaque élève reçoit des contenus propres à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle tout au long de son parcours scolaire de la 1ere maternelle à la 3ème secondaire (voir brochure). L’EVRAS ne fait pas l’objet d’un seul et unique référentiel disciplinaire, mais ses composantes sont chaque année abordées dans plusieurs référentiels du tronc commun.
Cette généralisation est ensuite renforcée par l’intervention d’opérateurs extérieurs labellisés qui complètent et développent ces séquences d’apprentissage par la tenue de dispositifs EVRAS s’inscrivant dans les thèmes et balises du Guide des contenus. Cette intervention complémentaire, déjà prévue par le code de l’enseignement, est désormais rendue obligatoire à certaines étapes du parcours scolaire.
 

Approches pédagogiques et matériel d'enseignement

Des directives générales

Les textes officiels imposent ou recommandent certaines pratiques à l’ensemble des établissements scolaires.

Un nouvel outil, le DAccE (Dossier d’Accompagnement de l'Élève) sera introduit en septembre 2023 pour les élèves de la 1re maternelle à la 4ème année primaire dans l’enseignement ordinaire. Il sera progressivement appliqué à tous les élèves jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire. Dans l’enseignement spécialisé, il le sera pour les élèves de maternelle et de maturité 1. Le DAccE sera ensuite étendu progressivement à tous les élèves inscrits dans de l’enseignement obligatoire ordinaire et spécialisé.
Le DAccE (Dossier d’Accompagnement de l'Élève) est un outil-clé du nouveau tronc commun mis en œuvre dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence. Le tronc commun vise à généraliser l’approche « évolutive » de la difficulté d’apprentissage pour qu’elle bénéficie à tous les élèves qui en ont besoin. Concrètement, chaque élève bénéficie d’un suivi et d’un accompagnement personnalisé qui permettent d’accorder une attention plus soutenue et plus adaptée à chaque élève. Si l’élève rencontre des difficultés et qu’elles persistent, le soutien est accru. La fonction du DAccE est de permettre l’identification des difficultés persistantes, le suivi des soutiens mis en place, leur évaluation et les ajustements apportés. Le DAccE est donc conçu pour permettre le suivi du parcours et la continuité des apprentissages par les équipes éducatives. Il est également accessible aux parents et leur permet de dialoguer avec l’équipe éducative en suivant au plus près les besoins de leur enfant.

Le DAccE est un outil numérique. Il est individuel et accompagnera tous les élèves de la maternelle à la fin des années du secondaire, dans l’enseignement ordinaire et spécialisé, même en cas de changement d’établissement scolaire ou de passage à un autre niveau.

Deux premiers volets sont alimentés pour tous les élèves : des données administratives (identification, données de contact des parents,…) et le parcours scolaire (années suivies et établissements fréquentés, certifications obtenues). En revanche, un troisième volet relatif au suivi pédagogique ne sera complété que pour les élèves pour lesquels des difficultés persistantes, voire un trouble sont constatés. Ce volet comprend notamment un « bilan de synthèse » reprenant d’une part les difficultés persistantes observées chez un élève, d’autre part les actions de soutien visant à les surmonter. Ces difficultés peuvent concerner différents aspects des apprentissages : cognitifs, langagiers, etc. Le bilan de synthèse permet aussi d’indiquer les forces de l’enfant sur lesquelles les enseignants peuvent s’appuyer. Les écoles utiliseront des formulations harmonisées et communes pour remplir le DAccE. Le DAccE ne contient ni résultats d’évaluation ni information disciplinaire : le DAccE n’est ni un bulletin ni un journal de classe. Un quatrième volet est prévu pour l’activation de différentes procédures liées au parcours scolaire, notamment les procédures de demande de maintien.
 

Chaque établissement d'enseignement doit permettre à chaque élève de progresser à son rythme en pratiquant la pédagogie différenciée et l'évaluation formative. Le recours aux technologies de la communication et de l'information comme outils de développement et d'accès à l'autonomie est préconisé.

 

Des circulaires ministérielles recommandent les activités de groupe, des situations d'apprentissage qui sollicitent des comportements de prise de décision sur l'ordre des tâches, de négociation sur la nature du travail à faire, d'interactions entre élèves, une pédagogie globale, fonctionnelle, participative, différenciée, le maintien de la stabilité de l'équipe éducative, la concertation entre enseignants et le dialogue avec les parents.

 

Un décret daté du 12 janvier 2007 impose l’organisation d’activités interdisciplinaires pour une citoyenneté responsable et active au moins une fois durant chaque cycle, ainsi que la mise en place de structures participatives pour les élèves (élection de délégués de classe par leurs pairs, conseils des délégués d’élèves constitués des délégués des classes d’un cycle ou d’un degré) à partir de la 5e année primaire.

Les programmes d’études et les options des pouvoirs organisateurs

En vertu du Pacte scolaire (loi du 29 mai 1959), chaque pouvoir organisateur est libre en matière de méthodes pédagogiques. Le projet pédagogique définit les visées pédagogiques et les choix méthodologiques qui permettent à un pouvoir organisateur de mettre en œuvre son projet éducatif. Le projet d'établissement de chaque école concrétise le projet pédagogique du pouvoir organisateur en fonction de son contexte particulier.

 

Les programmes d'études sont de la compétence des pouvoirs organisateurs. Ces programmes doivent être adaptés aux objectifs généraux de l'enseignement et conformes aux prescriptions décrétales. La liberté de méthode pédagogique permet à chaque pouvoir organisateur de proposer à l'approbation du ministre un programme qui lui est propre. Une Commission des programmes vérifie si les programmes d'études, tant du réseau de la Communauté française que des réseaux subventionnés, permettent d'atteindre les attendus des référentiels.

 

Les programmes d'études proposent des situations d'apprentissage et indiquent des contenus d'apprentissage, qui peuvent être obligatoires ou facultatifs. Ils fournissent des orientations méthodologiques. Les situations et contenus d'apprentissage ainsi que les orientations méthodologiques doivent permettre d'atteindre les attendus des référentiels.

 

Le Gouvernement de la Communauté française (pour l'enseignement que celle-ci organise), le Conseil des Communes et des Provinces (pour les pouvoirs organisateurs subventionnés officiels qui le souhaitent) et certaines communes (Bruxelles et Verviers, notamment) disposent de programmes (complets ou partiels) adaptés aux attendus des référentiels et approuvés par le Gouvernement.

 

Certaines écoles pratiquent ou s'inspirent de pédagogies particulières (Freinet, Decroly...).

Le matériel pédagogique

La décision d'utiliser ou non un manuel, comme le choix de l'ouvrage lui-même, sont laissés à l'appréciation des enseignants ou des pouvoirs organisateurs. Le recours aux manuels scolaires est très peu répandu, en particulier dans les disciplines scientifiques et mathématiques. Afin d’en encourager l’utilisation par les équipes éducatives, le décret du 19 mai 2006 a prévu un programme budgétaire spécial pour l'acquisition, par les établissements d'enseignement fondamental de la Communauté française, de manuels scolaires ayant reçu l'agrément indicatif de conformité. Un manuel scolaire ou une collection de manuels scolaires peut être soumis une fois par année à la Commission de pilotage en vue d'obtenir l'agrément indicatif de conformité.

D’autre part, en matière de numérique la subvention Manolo permet aux écoles d’acquérir des manuels scolaires numériques, des logiciels scolaires voire une plateforme pédagogique en ligne destinée à l'enseignant ou à l'élève.

Pendant la période d'obligation scolaire, l'accès à l'enseignement est gratuit et aucun frais de scolarité ne peut être exigé (notamment pour l’acquisition de manuels scolaires).

Les services pédagogiques de la Communauté française et ceux des différents pouvoirs organisateurs pour l'enseignement subventionné produisent des outils pédagogiques qui permettent d'atteindre les attendus des référentiels. Ces outils pédagogiques doivent pouvoir être utilisés par n'importe quel établissement organisé ou subventionné par la Communauté française.

La Stratégie Numérique pour l’éducation, adoptée en octobre 2018 par le Gouvernement de la Communauté française présente une vision intégrée de la transition numérique pour l’enseignement obligatoire en Communauté française. La Stratégie souligne le besoin d’investir dans les compétences numériques dès l’enseignement obligatoire, pour donner à tous les citoyens la capacité et les moyens d’agir.
Conçue par l’Administration générale de l’Enseignement, à partir du rapport du groupe de travail «  transition numérique  » et des orientations adoptées dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence, la Stratégie numérique pour l’éducation en Communauté française identifie cinq axes d’actions complémentaires :

  • Axe 1 - Définir les contenus et ressources numériques au service des apprentissages ;
  • Axe 2 - Accompagner et former les enseignants et les chefs d’établissement ;
  • Axe 3 - Définir les modalités d’équipement des écoles ;
  • Axe 4 - Partager, communiquer et diffuser ;
  • Axe 5 - Développer la gouvernance numérique.

La Stratégie fait de la transition numérique un enjeu transversal à plusieurs chantiers du Pacte pour un enseignement d’excellence : le nouveau tronc commun renforcé, la transformation du métier de l’enseignant, la gestion de l’hétérogénéité des classes, le travail collaboratif, l’accompagnement et la formation, la diffusion de l’innovation pédagogique, le décloisonnement de l’école et des classes, ou encore le pilotage du système scolaire et celui des établissements.

Depuis son adoption, la crise sanitaire a montré l’importance et la pertinence de la Stratégie numérique et a eu pour conséquence l’accélération de la mise en œuvre d’actions prévues dans les axes 2, 3 et 4 de la Stratégie.  
Comme le prévoit la Stratégie numérique, les compétences numériques occupent une place plus importante qu’auparavant dans le curriculum commun de tous les élèves, s’agissant à la fois du numérique en tant qu’objet d’apprentissage (éducation au numérique) et du numérique comme support aux autres disciplines (éducation par le numérique). L’éducation par le numérique exigera une pratique active au sein de toutes les disciplines, chaque domaine d’étude ayant une utilisation spécifique du numérique à laquelle les élèves doivent être initiés. En outre, reflétant l’importance prise par les nouvelles technologies dans l’ensemble des procédés de production, le numérique jouera un rôle essentiel au sein du domaine d’apprentissage qui rassemble les mathématiques, les sciences, les compétences manuelles, techniques et technologiques, en sensibilisant progressivement aux sciences informatiques, notamment algorithmiques, dès la 3e année primaire du nouveau tronc commun. De plus, la littératie numérique et l’éducation aux médias font à présent partie du domaine d’apprentissage relatif à la citoyenneté et à la formation en sciences humaines et sociales. Pour développer leurs capacités à enseigner ces savoirs et compétences numériques, les enseignants bénéficient d’une formation professionnelle continue réformée en 2021 où le numérique est devenu une orientation prioritaire. En outre, l’outil  d’autodiagnostic et de développement des compétences numériques « Pix » a été déployés depuis janvier 2023.

La plateforme de ressources éducatives e-classe.be de la Communauté française a été mise à la disposition des enseignants de la Communauté française le 02/04/2019, puis a connu une amélioration majeure avec une nouvelle interface le 24/01/2022. e-classe.be a pour ambition d’épauler les enseignants dans l’élaboration de leurs séquences de cours. La plateforme fournit un lieu central, en ligne, regroupant des milliers de ressources de qualité, fiables et validées pour leur potentiel d’exploitation pédagogique.
Ces ressources proviennent d’une collaboration avec des partenaires internes et externes à l’Administration générale de l’Enseignement en Communauté française qui produisent des ressources numériques, notamment des ressources inédites portant sur des éléments novateurs du tronc commun. Ces partenaires sont notamment le Service général de l’Inspection, la RTBF (Radio télévision belge francophone) et la SONUMA (archives audio-visuelles), les consortiums du tronc commun qui rassemblent des dizaines d’enseignants et de chercheurs issus des différentes universités et hautes écoles de la Communauté française, etc. Depuis le 18/10/2024, la plateforme e-classe offre également des espaces de partage et de co-création de ressources numériques par et pour les enseignants. Ce projet est coordonné par le Service général du Numérique éducatif de l’Administration générale de l’Enseignement en Communauté française, lequel produit aussi des ressources numériques portant sur l’éducation par et au numérique, en collaboration avec l’ETNIC et la RTBF pour la partie technique.

Concernant l’équipement, le programme de la Région wallonne «Digital Wallonia for Education » porte sur la période 2022-2026 et comporte deux volets. Le premier volet consiste en une mise à disposition d’un portefeuille de points valable pour toute la durée du programme et qui permet l’acquisition d’équipements mis à disposition via une centrale d’achat. Le nombre est établi avec un minimum de points augmenté selon le nombre d’élèves.  Le second volet consiste en un renouvellement de la connectivité interne de 1.350 implantations scolaires d’ici juin 2026.

Les modalités de regroupement des élèves

Les modalités de regroupement des élèves ne font pas l’objet d’une réglementation centralisée.

 

Mises à part les classes qui pratiquent le travail en groupes inter-âges (et particulièrement les classes 5/8 ans) et des techniques d'individualisation, l'enseignement primaire est largement indifférencié : tous les élèves d'une même classe sont souvent confrontés à la même activité.

 

Dans certaines classes, d'autres méthodes sont utilisées :

  • travail de groupes pour des travaux relevant le plus souvent d'activités d'éveil (histoire, géographie, sciences) ;
  • travail différencié sur fichiers: c'est la lecture ou les mathématiques qui sont le plus souvent travaillées de cette manière ;
  • certains programmes (logiciels) informatiques ont fait leur apparition depuis quelques années et se répandent de plus en plus permettant ainsi un certain degré de différenciation dans l'enseignement ou dans la correction.

Les travaux à domicile

Face à certains abus, un décret a précisé et donné un statut légal aux limites à respecter en matière de travaux à domicile. Seules la lecture et la présentation aux parents et à l’entourage des activités réalisées pendant le temps scolaire sont autorisées pendant les deux premières années de la scolarité primaire. Par la suite, les pouvoirs organisateurs ont la faculté, mais pas l'obligation, de prévoir des travaux à domicile adaptés au niveau d'enseignement. Ceux-ci doivent prolonger des apprentissages déjà réalisés, prendre en compte les caractéristiques individuelles des élèves et faire l'objet d'une évaluation rapide à caractère exclusivement formatif. Ces travaux doivent pouvoir être réalisés sans l'aide d'un adulte, et si des documents de référence sont nécessaires, il importe de s'assurer que chaque élève y a accès. Enfin, les élèves doivent bénéficier d'un délai raisonnable pour la réalisation de ces travaux et la durée de ceux-ci ne peut excéder 20 à 30 minutes par jour, selon l'année d'études.