La Confédération a défini la formation continue en tant que formation «non formelle» (cf. loi fédérale sur la formation continue), c’est-à-dire le fait de se former dans le cadre d’offres de formation structurées en dehors du système formel de formation. Mais l’État n’a pas fixé de prescriptions quant au contenu à acquérir pour obtenir un diplôme, et ne délivre pas non plus de diplômes ou autres titres reconnus au niveau étatique.
La formation formelle comprend quant à elle la formation réglementée par l’État, qui est dispensée dans le cadre de la scolarité obligatoire et débouche sur l’obtention d’un diplôme du degré secondaire II, diplôme de la formation professionnelle supérieure ou grade académique, ou encore d’un diplôme constituant la condition à l’exercice d’une activité professionnelle réglementée par l’État.
Quant à la formation dite «informelle», elle décrit l’apprentissage personnel, informel, qui se produit en dehors des relations structurées d’enseignement et d’apprentissage, comme lorsque l’on étudie par ses propres moyens ou se forme sur son lieu de travail. Échappant à toute réglementation, la formation informelle se déroule au travers de processus d’apprentissage autonome, dans les contextes de vie que l’on rencontre. L’apprentissage autonome intervient donc souvent de manière occasionnelle, involontaire et non planifiée.
Tous les acteurs concernés par la formation continue ont conscience de l’importance de la formation non formelle et informelle. C’est ainsi que la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail (OrTra) ont inscrit dans la Vision 2030 de la formation professionnelle la nécessité, si l’on veut promouvoir le processus de l’apprentissage tout au long de la vie, de disposer de modèles qui conduisent à la validation, dans les offres formelles de la formation professionnelle, des compétences qui ont été acquises de manière formelle, non formelle et informelle. L’importance de la formation non formelle se vérifie également dans le fait que la formation formelle ne suffit pas, à elle seule, à couvrir la totalité des besoins du marché du travail suisse.
En Suisse, il existe différentes possibilités de profiter de ce que l’on a acquis de manière non formelle ou informelle pour obtenir un diplôme de la formation formelle:
- Le diplôme sanctionnant une formation professionnelle initiale peut aussi s’obtenir en dehors des filières de formation réglementées. Il s’acquiert en passant une procédure de qualification. Cette procédure peut être celle définie dans l’ordonnance sur la formation ou ce que l’on appelle une «autre procédure de qualification». Les procédures dites «autres» sont équivalentes aux examens finaux. La procédure de qualification avec validation des acquis est possible dans les professions pour lesquelles l’organe responsable a pris des dispositions reconnues par le SEFRI. Les adultes qui le souhaitent sont alors invités à constituer un dossier dans lequel ils documentent leurs compétences. Parmi les autres formes envisageables, on peut citer les examens fractionnés ou encore des examens et procédures prévues spécifiquement pour des adultes.
- Pour les examens professionnels et professionnels supérieurs du degré tertiaire, une grande partie des candidates et candidats suivent des cours de préparation. Mais ces cours ne sont pas une condition indispensable à la réussite des examens ou à l’obtention du diplôme. Les conditions à remplir pour être admis aux procédures de qualification sont plutôt liées à l’expérience professionnelle qui – en plus des contenus théoriques - est évaluée par examen et conduit ainsi à l’obtention d’un diplôme formel.
- L’examen suisse de maturité peut lui aussi être passé avec ou sans la participation préalable à un cours de préparation.
- Au niveau de l’enseignement supérieur (hautes écoles), il n’existe pas de dispositions à l’échelle nationale ayant pour objet la validation des compétences acquises de manière non formelle ou informelle. Les institutions sont toutefois libres d’en définir elles-mêmes pour certaines filières d’études. Font exception les dispositions prises par la CDIP à l’échelle nationale concernant la reconnaissance possible pour les personnes souhaitant se reconvertir dans l’enseignement. Les personnes qui le souhaitent peuvent ainsi être admises à la formation en faisant valider les compétences qu’elles ont acquises de manière non formelle ou informelle et qui sont pertinentes pour l’exercice de la profession enseignante. Cette procédure peut réduire le volume de la formation d’un tiers au maximum.
- Les «certificats de branche» jouent aussi un rôle important sur le marché du travail. Il s’agit de certificats non formels et non reconnus au niveau étatique, qui sont soutenus par une organisation sectorielle et proposés par différentes institutions de formation continue. Ils ont été développés de manière ciblée pour répondre à des défis majeurs du marché du travail dans certains secteurs. Ces certificats de branche offrent en particulier aux personnes en reconversion ou en réinsertion professionnelle, aux migrantes et migrants dépourvus de diplôme formel ou encore aux collaborateurs et collaboratrices d’un certain âge un accès aux processus de formation, et offrent parfois une passerelle vers d’autres filières de formation formelle ou non formelle.